boris chouvellon
Paysage mental, 2014 Tirages lambda couleur, encadrés 40 x 30 cm En reprenant le principe de la camera obscura, j’ai photographié des paysages à travers la radiographie de mon crâne en dérivant à Paris au bord de la Seine, sur ses îles ainsi qu’à Marseille sur ses côtes et dans sa périphérie. … Ultime vanité où le paysage est pris dans la boite noire de l’esprit, premier appareil photographique. Oh, quand donc a commencé « l’enregistrement sur cervelle » pour reprendre l’expression si appropriée de Lacan ?

Boris Chouvellon :
Né en 1980, il vit et travaille entre Paris et Marseille.
Mon champ d’exploration se situe à la limite de l’espace urbain et sa périphérie (territoriale, sociale, et humaine).
Avec une pratique de la déambulation, je navigue (à pied, en voiture, en train) dans des espaces frontières (voies périphériques, autoroutes, littoraux, cours d’eau).Je tente de reproduire une représentation de la ruine moderne ou se greffe aussi bien zones agricoles, industrielles, commerciales, et zones de construction à l’abandon, oubliées.
Tous ces états du monde contemporain sont documentés, photographiés, enregistrés, filmés.
Ma méthode de travail consiste à prélever dans le monde réel des objets, des formes, des impressions que je transforme ensuite dans l’espace de l’atelier. Mon but est d’opérer des déplacements et des déconnexions qui en même temps qu’ils amènent des fragments du monde vers une dimension imaginaire, onirique en révèlent aussi l’état.
Ce processus est à chaque fois une expérience tendue, sur le fil du rasoir, proche du déséquilibre où je tente d’éviter l’enfermement qu’engendre la répétition des formes, des motifs et de la maîtrise.
Pour cela, je m’impose des protocoles de travail qui produisent l’épuisement physique, à la limite de la saturation du dégoût, alors que je suis dans la phase de production de mes œuvres.