Corinne Tichadou

CORINNE TICHADOU

Artiste peintre
Diplomée de l’école des Beaux Arts de Perpignan

La technique du dessin, elle l’a. Le sens de la composition, le goût des couleurs, la capacité à capter l’instant et à restituer le mouvement, elle les a aussi. Il suffit pour s’en convaincre, de regarder les travaux et les tableaux qu’elle a peints à l’école des Beaux-Arts de Perpignan, et de voir les œuvres qu’elle crée encore pour certaines occasions.
Alors que reste-t-il donc encore à Corinne Tichadou, à trouver et à prouver, à ce moment de l’histoire de la peinture, jalonnée de tant de génies, de tant d’innovations formelles, marquée aussi par tant de ruptures, mais aussi par tant de recherches vaines, d’avant-gardes sans postérité ?
Corinne Tichadou peint essentiellement des séries. Elle ne répond pas comme ses devanciers, en particulier du Moyen-Age ou des Temps modernes, à des commanditaires désireux d’illustrer leur foi ou de célébrer leur gloire toujours à travers les mêmes sujets tirés de la mythologie et de la Bible. Elle n’exploite pas un filon commercial : « Ce thème, cette manière plaisent, faisons-en à la chaîne ! » Non, elle interroge la forme et elle questionne son support, inlassablement.
Forme, dis-tu encore ton nom à celui qui te voit, malgré toutes tes métamorphoses ? Pour dépasser leur art, Monet ou Matisse lancèrent un défi à la lumière, affrontèrent la couleur dans de longues séries de tableaux. Corinne Tichadou, elle, cherche à capter l’essence des choses et des êtres à travers leurs avatars. Naissent alors des séries de flacons, d’éventails, d’orants, d’amoureux musiciens, d’oiseaux, de poissons, de tortues et de toutes sortes d’animaux. Chaque toile est différente, chaque forme donnée à l’objet ou à l’être n’est pas forcément réaliste et pourtant, le spectateur n’a pas de doute : il l’identifie. Ne sommes-nous pas aussi capables de reconnaître quelqu’un rencontré bien des années plus tôt, dont les traits ont changé, que les cernes et le gris des cheveux ont vieilli ? De formes évanescentes, mais que nous pouvons nommer, nos rêves sont aussi peuplés. Au réveil, elles nous échappent mais laissent une trace. Mystère de la mémoire. Merveille de notre cerveau.
Mais Corinne Tichadou n’interroge pas n’importe quelle forme : elle cherche à capturer l’immatériel. « Je suis partout mais invisible, et indispensable à la vie», demande un enfant à un autre.
«- L’Amour », répond celui-ci.
« - Non, l’air », rectifie le premier.
Corinne Tichadou donne raison aux deux :
que font ses éventails ? Que contiennent ses flacons ? Où se trouvent ses oiseaux ?
Que jouent ses musiciens ? Quel lien unit ses couples ? Quel sentiment anime la prière de ses orants ?
Un oiseau ne vient-il pas se poser dans leurs mains ou s’en envoler ?
Cependant, l’art de Corinne Tichadou n’est pas que conceptuel : il est matériel, il s’ancre dans un support.
Toile, que peux-tu faire naître de toi ? Dans la diversité de tes formes, dans les aspérités de ta surface, dans les nuances de ta teinte, que vais-je discerner et faire apparaître ? Quel que soit le support, toile, carton, papier, même de récupération, Corinne Tichadou pose la même question : que vais-je pouvoir révéler de ton potentiel ?
Ainsi Corinne Tichadou retrouve les défis de nos lointains ancêtres qui, d’une ligne de fracture ou d’une rugosité dans la paroi d’une profonde caverne, faisaient surgir un bison, un cheval… Pourtant Corinne Tichadou n’imite pas l’art rupestre. Quel intérêt aurait-elle à refaire ce qui a été maîtrisé il y a plusieurs milliers d’années ?
Elle se pose en revanche, elle nous pose, les mêmes questions fondamentales. Elle ne se contente pas d’exprimer ses impressions, ses états d’âme : elle veut donner vie à ses supports.
Il n’est donc pas étonnant qu’elle crée aujourd’hui des bestiaires, comme nos ancêtres préhistoriques ou comme les poètes. Car les animaux sont la Vie dans toute la diversité et la surprise de ses formes, font partie de la même chaîne que nous mais demeurent des mystères, sont nos compagnons mais nous échappent. La plupart des animaux visibles se cachent à notre approche. Seul un œil aiguisé les aperçoit, seule la patience de l’affût est récompensée par leur spectacle. Corinne Tichadou, pénétrant au cœur de ses toiles, en a apprivoisé de nombreux. Profitons-en pour les admirer.
Mais l’essentiel des espèces est invisible à l’œil humain, papillonnant, pas assez affûté. Pourtant elles sont partout et indispensables à la vie… comme l’air, comme l’amour… comme les œuvres de Corinne Tichadou.
Eric Charnay, vice-président de la Maison de la Culture du Havre

2019 Dupré & Dupré Gallery Château Autignac (34)
Galerie du Rire Couronné CLISSON (44)
Galerie Sophie Le Mée Ile de RE
Galerie Olivier Rousseau TOURS
Castan Art Project PERPIGNAN (collectif)
2018 Musée de la Grande Chartreuse (38)
Galerie Chantal Mélanson-MAC TARASCON
Galerie Elyette Peyre-EP Château Perdiguier BEZIERS
Galerie L'Etangd'art BAGES (11)
Galerie du Rire Couronné CLISSON
2017 Musée de la Grande Chartreuse
Galerie Elyette Peyre BEZIERS
2016 Galerie Chantal Mélanson ANNECY
Galerie Yves Faurie SETE
Galerie Chantal Mélanson TARASCON
2015 Galerie Yves Faurie SETE
2014 Galerie Le Domaine Perdu MEYRALS (24)
Galerie Lisette Alibert PARIS
2013 Galerie Lisette Alibert PARIS
Galerie du Châtel YEVRE-LE-CHATEL
2012 Galerie Le Domaine Perdu MEYRALS
Galerie L'Etangd'art BAGES
Palais des rois de Majorque PERPIGNAN
2010 Galerie Thérèse Roussel PERPIGNAN
2009 Espace d'art contemporain BEDARIEUX
Galerie Mercure BEZIERS
2007 Espace Riquet BEZIERS
Galerie Thérèse Roussel PERPIGNAN
2005 Galerie Thérèse Roussel PERPIGNAN
2004 Palais des congrès PERPIGNAN
2002 Galerie Thérèse Roussel PERPIGNAN
2000 Salon de Mai PARIS, Prix Olivier DEBRE VERNOU (37)